L’Ordre de Grandmont a été fondé par les disciples d’Étienne de Muret en 1125. À la mort de ce dernier, ils furent chassés du bois de Muret où St Étienne avait vécu, et s’établirent à Grandmont, à 8km au nord d’Ambazac (Haute-Vienne).
L'ordre:
Cet ordre comprenait deux sortes de religieux : les clercs (généralement
des lettrés) et les convers (domestiques). Ils vivaient ensemble, c’étaient
des ermites communautaires, contrairement aux chartreux qui sont des ermites
solitaires. Mais rapidement des affrontements surgirent entre les clercs et les
convers. L’Ordre dut être réformé par le Pape Jean XXII en 1317, changeant
la Règle, d’ermites, ils devinrent cénobites (moines), une sorte de rameau bénédictin.
Les guerres de Cent ans et de religions mirent à mal le patrimoine, comme à Étricor
où les bâtiments conventuels, déjà en mauvais état, furent détruits, et
les pierres récupérées. Étricor n’était plus depuis longtemps qu’un
bien de rapport destiné à faire vivre une abbaye construite dans un endroit
encore plus écarté et plus sauvage. Le système de la commende en spoliant les
revenus de l’Ordre, vint enlever toute chance de relèvement. À la veille de
la Révolution l’évêque de Limoges Mgr Plessis d’Argentré obtint de la
Commission des Réguliers créée par le Roi Louis XV, pour s’emparer des
biens des ordres monastiques, et avec l’autorisation du Pape, la suppression
de l’Ordre afin d’unir ses biens à ceux de son diocèse. En effet, ce prélat
se trouvait à court d’argent pour finir le palais fastueux qu’il se faisait
édifier à Limoges, l’actuel musée de l’évêché.
La
celle d’Étricor:
Elle fut fondée entre 1148 et 1157. Les grandmontains cherchaient des sites
sauvages près de l’eau pour vivre discrètement en autarcie. Il semblerait
que le premier site retenu, en face à peu près des usines de Saillat, si
l’on se réfère à son appellation : Etricor vient de la contraction du
vocable initial : « dE sTRIcto
CORnu ». Cela semble bien
indiqué l’endroit initial, qui est étroit dans un angle. Les seigneurs de
Chabanais leur accordent le droit de s’installer à Étricor, voyant par là
le moyen de contrer l’évêque de Limoges, et l’endroit premier était
encore plus avantageux pour lui, car à la limite de son territoire, qui est
d’ailleurs celui de la séparation des deux départements. Des bâtiments
conventuels seule l’église subsiste aujourd’hui. D’une simplicité émouvante,
elle se distingue d’une grange que par la forme arrondie de l’abside, et le
portail un peu ouvragé. Une statue de Saint Pardoux se trouve dans une niche
latérale, remploi de la porte des moines accédant primitivement au cloître.
Aujourd’hui encore, le culte à ce saint guérisseur des bovins est encore
pratiqué. Autre supposition, la statue ne semble pas représenter le patron des
pâtres, car il porte un livre sur le bras gauche, signe de sa fonction de
diacre, alors que St Pardoux était abbé du monastère de Guéret. Il
semblerait que ce soit la statue de St Étienne de Muret, l’initiateur de
l’Ordre de Grandmont. Au chevet
de la chapelle se trouve une colonne de la baie de l’ancienne salle
capitulaire scellée sur un massif de maçonnerie.
Le pélerinage était destiné à invoquer la protection du saint pour les troupeaux d’ovins et de bovins, et se célébrait à la date anniversaire de la mort du saint, le 6 octobre 737. Depuis un siècle, la célébration a lieu le dimanche le plus proche de la date anniversaire.
Merci à Mr Michel Fougerat dont les renseignements ont permis la réalisation de cette page.